Fête de l'ascension - Homélie

Première lecture : Actes 1, 1-11
Psaume : 46
Deuxième lecture: 4, 1-13
Évangile : Marc 16, 15-20

Bien chers frères et soeurs,

Nous sommes heureux de célébrer cette Eucharistie de l'Ascension avec vous.

Pour mieux comprendre l'Ascension, je dirais d'abord un préalable. Nous ne pouvons pas célébrer cette fête comme le départ d'un être cher qu'on accompagne à l'aéroport et qu'on  voit décoller de terre. Vous avez entendu dans le Livre des Actes que des disciples ont vu Jésus s'élever de la terre. Ceux qui ont l'expérience des aéroports peuvent le constater : à un moment, on s'élève de terre, on disparaît dans les nuages et on ne voit plus rien. Voilà une image utilisée pour montrer l'Ascension de notre Seigneur Jésus. Nous ne pouvons pas célébrer cette fête en pensant que Jésus effectivement a disparu de devant ses disciples comme nous voyons disparaître l'avion qui emmène la personne que nous avons conduite à l'aéroport.

L'Ascension est un mystère de la foi qui nous dit ce que nous ne pouvons pas nous représenter : à un moment donné, on ne voit plus ce Jésus qui a vécu et travaillé avec les hommes. Après sa mort et sa résurrection, effectivement, ce Jésus apparaît plusieurs fois à ses disciples. Mais Il va retourner chez son Père et ensuite on ne le voit plus physiquement. Mais ce Jésus qu'on ne voit plus physiquement reste présent dans le monde, là où sont les hommes. Sa présence est d'une autre forme : même si nous ne le voyons pas de nos yeux, Jésus est présent... par exemple dans le sacrement de l'Eucharistie. C'est pour cela que nous sommes réunis à cet instant : nous savons qu'Il est là, qu'Il nous attend et nous accueille en nous donnant son Corps et son Sang en nourriture.

Jésus est également présent dans le sacrement du Baptême qui nous fait renaître et nous donne la Vie nouvelle. Dans tous les sacrements, Jésus est présent. Il nous parle et vient à la rencontre de l'homme. Il est présent chaque fois qu'on le cherche. Même si on ne le voit pas, Il est là. C'est le sens de cette fête que nous célébrons aujourd'hui.

L'Ascension est également l'ouverture à la mission. Nous avons entendu dans le Livre des Actes que Jésus leur a dit : "Vous serez mes témoins, en commençant par Jérusalem jusqu'aux extrémités de la terre." Il répète cela dans l'Évangile de saint Marc. La présence de Jésus ne devait pas rester limitée à Jérusalem : Jésus a voulu que sa présence soit dans le monde entier. Vous comprenez pourquoi, vous et moi, nous sommes là aujourd'hui : Jésus est présent au milieu de nous, Il est avec nous.

Jésus a voulu cette ouverture à la mission pour tout ce qui est dans la création le connaisse: toute la création doit connaître Jésus. Alors Jésus a demandé expressément à ses disciples d'être témoins. Mais être témoins de quoi ? Témoins du Royaume qu'Il est venu instaurer dans le monde. Jésus est venu apprendre aux hommes le véritable sens de l'amour de Dieu : Il ne nous l'a pas seulement appris en paroles, mais aussi dans les actes qu'Il a réalisés. Ceux qui avaient faim, Il les a nourris. Ceux qui étaient malades, Il les a guéris. À toutes les situations de détresse et de souffrance, Jésus a essayé de donner une solution satisfaisante. Voilà la demande de témoignage que les disciples, que les Apôtres reçoivent de Jésus : témoigner de la présence du Royaume de Dieu parmi les hommes, par l'action de Jésus.

Une mission suppose toujours un départ : Jésus a demandé à ses disciples de sortir de Jérusalem et d'aller dans les terres païennes... et ils l'ont fait. C'est ainsi que ce message est arrivé chez nous. La mission exige aussi des missionnaires une sortie de chez soi : nous devons sortir de chez nous, du monde dans lequel nous vivons, dans lequel nous nous enfermons.

Aujourd'hui, Jésus nous demande, à nous aussi, de regarder les cultures nouvelles. Quand nous regardons l'assemblée, elle est faite de personnes âgées qui ont connu à une certaine époque ce que c'est que vivre sa foi dans l'Église. Actuellement, les Églises ont moins de jeunes. Quel est le travail qui nous est demandé ? C'est à nous les aînés, les adultes qui avons connu cette époque de trouver un langage : comment introduire l'Évangile dans ce milieu de jeunes qui n'ont pas connu ce que nous avons connu ? Beaucoup de phénomènes actuels nous demandent à tous d'agir, de ne pas rester à regarder et à se lamenter, mais à trouver le langage qu'il faut pour que les gens connaissent Jésus. Le danger est de rester à regarder le ciel, d'attendre que Dieu agisse, qu'un miracle se produise, comme les disciples et les Apôtres de Jésus étaient là à regarder le ciel.

Voilà ce qu'on nous demande aujourd'hui : si nous voulons trouver le Christ, il faut aller à la rencontre des hommes et leur proclamer la bonne nouvelle de Jésus. Nous devons sortir de nos paresses : allons vers les autres qui ne viennent pas à l'église, qui ne connaissent pas Jésus, qui ne veulent rien entendre de Jésus. Allons vers eux. Tous les domaines de la vie de l'homme doivent être évangélisés et comprendre le message de Jésus, que ce soit la politique ou tous les autres milieux que nous connaissons. Si l'Évangile pénétrait dans ces milieux, notre monde pourrait être transformé.

L'Ascension de notre Seigneur Jésus au ciel est aussi une victoire pour nous les hommes : en montant avec son corps, Il nous montre l'exemple, Il nous montre le chemin. Il nous dit où doivent être nos corps à nous aussi. Si nous croyons que son Père l'a élevé au ciel, nous qui sommes les fils du même Père, si nous vivons fidèles à notre foi, si nous vivons fidèlement notre attachement à Jésus et à l'Église, nos corps aussi vont être élevés au ciel, comme l'a été celui de Jésus.

Prions les uns pour les autres aujourd'hui. Jésus nous envoie en mission pour témoigner de Lui. Prions tout d'abord pour que nous puissions témoigner de Lui par un témoignage de vie exemplaire, mais aussi pour que nous puissions utiliser la Parole qu'Il nous a donnée afin que les hommes connaissent Jésus et vivent de Lui.

Dosithée Kembie


Église Saint-Nicolas
21/05/09, 11h30

Retranscription : Elisa