Le scandale de la miséricorde divine - Homélie MT

Publié le par Gens d'Outremeuse



Première lecture : Ac 13, 14.43-52
Psaume 22

Deuxième lecture: Ap 7, 9-17
Évangile : Jn 10, 27-30




 
Frères et sœurs,

Si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, disait Jésus, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Il est fatal, certes, qu'il arrive des scandales, mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive!
(Mt 18,6-7)

Paroles terribles de Jésus... d’autant plus terribles qu’en ces jours, elles touchent l’un de nos pasteurs. Paroles d’autant plus terribles qu’aujourd’hui, dans le monde entier, tous les chrétiens prient le Seigneur pour avoir de bons pasteurs. Encore ce matin, j’entendais à la télévision flamande une dame dire aux journalistes qui l’interviewaient à la sortie de la messe: « Je me demande en qui je peux encore faire confiance. »

Je crois que loin d’accabler les uns et les autres, ce qui nous arrive est peut-être l’occasion de réfléchir à un autre scandale... un scandale qui ne vient pas de l’homme, mais de Dieu Lui-même. En effet, Jésus a affirmé qu’il n’était pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades. C’est ainsi qu’il se permet de choisir parmi des gens au passé plus que douteux ses premiers évangélisateurs : Matthieu, le publicain, qui deviendra un des quatre évangélistes ; la Samaritaine, qui en est à son sixième mari et qui deviendra la première évangélisatrice de la Samarie !

Et ce scandale continue dans sa mort : Jésus n’est pas mort seulement pour les justes, mais aussi – et surtout – pour les traîtres et les lâches ! Jésus est mort pour Judas en pardonnant sur la croix son péché... et celui de tous les hommes. Jésus est également mort pour Pierre qui l’a lâchement abandonné. Il est mort aussi pour celui que nous appelons le bon larron, mais qui était certainement un fameux criminel : il lui a promis d’être avec lui au paradis le soir même.

Ce scandale de l’amour et de la miséricorde continue à chaque messe. Le prêtre, l’envoyé de Dieu, est l’homme qui perpétue ce scandale. Je ne sais pas si vous y faites attention, mais après la consécration, le prêtre prie pour les défunts. Dans chaque prière eucharistique (il y en a une quinzaine au choix du célébrant), il y a une phrase qui dit en ces termes ou en d’autres : Nous te prions, Seigneur, pour tous nos frères défunts, pour tous les hommes, accueille-les dans ta Maison. À chaque messe, le prêtre prie pour les traîtres, les lâches, les criminels, les pédophiles et toute la clique des pauvres pécheurs que nous sommes.

Lorsque je célèbre une messe pour les anciens combattants et que je prononce cette phrase, cela revient à dire : Seigneur, accueille aussi Hitler et tous ceux qui l’ont suivi dans ta Maison. Je me demande toujours pourquoi je n’ai jamais eu – ni mes confrères – de réclamation sur cette prière scandaleuse. Je suis fils d’ancien combattant : je peux donc en parler en toute liberté.

Bien sûr, la justice humaine doit réagir. Bien sûr, on ne peut pas laisser passer certaines choses scandaleuses à tout point de vue. Le porte-parole de l’Église de Bruges disait : Pour moi, l’adjectif « inimaginable » est devenu un mot concret. Mais la plongée de Jésus au cœur de nos péchés, sa mort ignoble sur la croix et, malgré tout, ce pardon, cette nouvelle confiance accordée à l’homme, n’est-ce pas tout aussi concret et encore plus inimaginable ? Scandale de la miséricorde divine que nous, les prêtres en particulier, nous sommes chargés d’annoncer et de transmettre dans l’Eucharistie et dans le sacrement du pardon…

TEMPS DE PRIÈRE PERSONNELLE SUR L'ÉVANGILE - MESSE QUI PREND SON TEMPS

Évangile selon saint Jean (10, 27-30)

Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). » Il leur dit encore : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

Préparation:
* Je me mets en présence du Père qui pose son regard aimant sur moi, et que je viens rencontrer.
*
Je me rends présent à la scène : Jésus répond à des gens qui ne veulent pas croire en Lui.

Premier point :
 
Je suis le Bon Pasteur, le vrai berger.
Dieu prend soin de son peuple, il lui donne un Guide, son Fils Jésus. Au cours de l’histoire, il appelle des pasteurs à prolonger la mission du Christ. Merci, Seigneur, pour les bons pasteurs qui m’ont guidé sur mon chemin de foi.

Deuxième point :
 
Mes brebis écoutent ma voix, elles me suivent.
Dieu attend une réponse de son peuple. Au cours de l’histoire, il appelle des brebis à l’écouter et à le suivre, malgré des vents contraires. Merci, Seigneur, pour tous ces cœurs qui ont soif de ta Parole et en vivent.

Troisième point :
 
Mon Père est plus grand que tout…
Personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Humblement, Jésus s’efface devant son Père. Pasteur ou brebis, nous sommes tous dans la main du Père, qui est amour et miséricorde. Merci, Seigneur, d’être toujours présent à nos côtés.

J’entre dans un cœur à cœur avec Dieu le Père ou avec Jésus, comme un ami parle à un ami, selon ce que l'Esprit m'aura donné de vivre : en rendant grâce..., en demandant..., en faisant mon offrande..., en intercédant...




Jean Pierre Pire
Église Saint-Nicolas, 18h30
Messe qui prend son Temps
 
 

Publié dans Homélies

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D
<br /> <br /> très beau et véridique .....<br /> <br /> <br /> <br />
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